Après avoir quitté l'appartement de Bastien, mon cœur était en lambeaux. Les mots qu'il avait prononcés résonnaient sans cesse dans ma tête : "C'est fini entre nous". Le poids de cette réalité m'écrasait. C'est alors qu'une voix familière, pendant longtemps non-entendue, s'éleva, m'arrachant à mes pensées tourmentées.

—        Et toi, belle jeune demoiselle. Je pense que l’on se connait.

La nuit était avancée, et la lueur de la pleine lune illuminait les boulevards. Il traversa la route, et son visage, surplombé de petites boucles chatains, se dessina plus clairement. Peut-être est-ce pour cela que je ne fuyais pas.

—    Oh mais tu pleures, dit-il en s’approchant doucement.

—    Je dois rentrer maintenant, dis-je précipitamment, cherchant à m'échapper.

—    Attends, ne pars pas ! Je…


Avant même qu'il ne puisse finir sa phrase, je me précipitai dans la station de métro. Je savais qui il était : Eléazar. Alors que je m'éloignais, je fis le lien avec ce qui s'était passé avec Sasha, me laissant perplexe. Finalement, j'arrivai chez moi et mis de côté cette rencontre nocturne, trop accablée par ce qui venait de se passer avec Bastien. Lorsque j'entrai dans l'appartement, je découvris Alice couchée sur le canapé, tout aussi effondrée que moi, car Sasha l'avait également quittée. Nous nous enlacèrent et pleurâmes, épuisées, jusqu'au lendemain matin. Je décidai de ne rien dire à Alice à propos de ma rencontre avec Eléazar. Je savais qu'elle ne comprendrait pas. Les jours passèrent, sans réponse de Bastien au téléphone ni à mes messages. Puis les semaines s'écoulèrent. Il avait totalement disparu. Tout comme Sasha.

 

Octobre 2011

Les troupes américaines se retirent d’Irak après plus de huit ans d’intervention militaire.

C’était les vacances de Toussaint. Notre petite bande de lycéens avaient tous entamé nos études supérieures en septembre dernier après avoir obtenu notre baccalauréat. La cohabitation avec Alice était un véritable bonheur, une douce symphonie de complicité et de rires partagés. Nous faisions régulièrement des soirées avec ses amies de la faculté ou aller en boîte de nuit à Toulouse avec les miens. D’ailleurs, les discothèques de Toulouse étaient bien différentes du Pacha ! Les salles étaient gigantesques et les musiques plus modernes et tapageuses. Pourtant, malgré cette nouvelle vie épanouissante, notre ville natale nous manquait parfois. Nous avions laissé derrière nous des souvenirs chéris, des rues familières et des visages aimés. Mais en ces heures étourdissantes, Toulouse était devenue notre ville d'accueil. Elle avait su conquérir nos cœurs et nous offrir des petits plaisirs qui rythmaient notre quotidien. Le Saint des Seins, ce temple de la musique rock, était devenu notre repère, où nous plongions dans un océan d'émotions et de sonorités enivrantes. Et puis, il y avait ce bar anglais près du Capitole, dont l'atmosphère feutrée et les boiseries sombres nous transportaient dans un autre temps et dans d’autres pays, où les murmures des conversations en anglais se mêlaient aux frissons de la nuit. Ainsi, portés par l'élan de notre jeunesse et de notre insouciance, nous dansions au rythme des découvertes, des rencontres et des aventures. Toulouse, cette ville vibrante et passionnée, était devenue notre toit, notre foyer d’adoption. Pourtant, dans mon cœur, une ombre sombre pesait. A cette veille de vacances, Mélissa avait organisé une fête chez elle, à Pell-Mayzac. Bastien, autrefois si proche, semblait s'être évaporé de ma vie. Son silence m'indiquait clairement que je n'étais plus qu'un souvenir lointain dans son esprit. Je devais accepter cette réalité, aussi douloureuse soit-elle. Alors que les rires et les conversations animées résonnaient chez Mélissa, je me sentais étrangement seule. Sasha avait recontacté Alice timidement, mais ne semblait pas vouloir se réengager dans une relation plus sérieuse. L'alcool nous offrait un refuge temporaire. Je me retrouvas ainsi à contempler le monde à travers la fenêtre, perdue dans mes pensées tourmentées. Soudain, mes yeux se posèrent sur deux silhouettes familières qui défilaient dans la rue, suivies de près par une troisième. Mon cœur s'emballa, reconnaissant immédiatement Eléazar et sa bande.


La fête battait son plein chez Mélissa, et les jeunes adolescents du coin, qui avait entendu parlait d’une fête où l’alcool était gratuit et à volonté, commençaient à être de plus en plus nombreux dans le petit appartement du centre-ville.  Intrigués par la musique envoûtante et les éclats de voix provenant de l'appartement de Mélissa, les trois garçons décidèrent de s'y aventurer. Leur entrée dans la pièce ne passa pas inaperçue, car ils dégageaient une aura singulière et une maturité qui les distinguaient de tous les autres convives. Le regard de chacun se fixa sur eux, créant une atmosphère chargée de mystère et de curiosité. Les notes de Muse flottaient dans l'air, créant une ambiance à la fois électrique et envoûtante. Les conversations se firent chuchotements, tandis que les regards curieux se croisaient et se détournaient. Eléazar, avec sa démarche assurée, semblait être le maître des lieux, dégageant un charisme magnétique. Son sourire mystérieux enflammait les cœurs présents. Leur groupe formait un cercle mystérieux, comme s'ils partageaient un secret que seuls les initiés pouvaient comprendre.


Je me demandais ce qui avait poussé Eléazar et ses amis à se joindre à cette fête. Était-ce le hasard ou bien le destin qui les avait guidés ici, parmi nous ? Leurs présences énigmatiques semblaient promettre une soirée pleine de rebondissements et de surprises.



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